Le cimetière de la Chartreuse – Retour sur l’origine du lieu: son nom provient des terrains confisqués au couvent des Chartreux en vertu des lois révolutionnaires. Nous sommes en 1791, mais les inhumations sous leur forme actuelle en fosse individuelle avec pierre sépulcrale ne seront pas mise en place avant 1814
Le cimetière laïc de la Chartreuse est inauguré le 2 mai 1817. Encore aujourd’hui, les sépultures les plus anciennes témoignent de l’époque, avec l’absence de marque religieuse et un retour vers l’architecture classique grecque et romaine antique.
L’inventaire recense de nombreux tombeaux, sarcophages, cippes1, colonnes brisées, mausolées néo-classiques, petit temple romain, cénotaphes2 (Francisco Goya et Charles Delacroix). L’engouement pour l’Égypte est marqué par la présence de pyramides, tronquées ou pas, de sarcophages avec ou sans sphinx. Sur certaines sections sont concentrés de nombreux tombeaux néo-gothiques, petits joyaux de dentelle de pierre. Dispersés dans le cimetière, des tombeaux regroupant les membres d’une même communauté civile, religieuse. Un carré consacré aux militaires jusqu’aux années 1918 où le cimentière nord du Bouscat fut ouvert.
On remarque selon les époques, la présence de symboles sur les monuments tels des flambeaux renversés, la chouette symbole de la vie éternelle ou du sablier représentant la fuite du temps, avec le retour des signes religieux sous la Restauration, puis la IIIe République imposa le multiconfessionnalisme.
On n’y trouve pas de célébrités nationales, mais les sépultures des maires et notables bordelais, musiciens, écrivains, personnages politiques, dont on retrouve leurs noms donnés aux voies de la ville.
Il est à noter celle de Flora Tristan, (Nom de la RPA de Saint Médard) auteure de l’ouvrage l’Union ouvrière, féministe, militante de la cause ouvrière, et grand mère de Paul Gauguin.
A l’issue de cette visite, une fois averti, le visiteur ne peut qu’avoir une nouvelle lecture des lieux.
1 – Un cippe est une stèle en pierre de forme carrée ou ronde portant une inscription.
2 – Tombeau élevé à la mémoire d’un mort et qui ne contient pas son corps.
Une sépulture remarquable, celle de Jean Catherineau (1802-1874) : une “Faucheuse” coiffée d’un linceul est perchée sur un rocher au pied duquel un navire fait naufrage.